Prix Gérard-Parizeau 2008 – Histoire

Le lauréat du prix Gérard-Parizeau 2008 est Denis Vaugeois, historien, éditeur et président des éditions du Septentrion.

Denys Vaugeois

Ce qui suit est un court hommage à Monsieur Denis Vaugeois à l’occasion de la remise du Prix Gérard Parizeau en histoire 2008 et qui souligne par son thème les 400 ans de la fondation de la ville de Québec.

Être dans l’histoire, y participer au plein sens du terme, dans la trame de son récit, mais aussi dans l’action. Avoir  ainsi deux visages : l’historien et l’homme politique. L’historien avant tout nous intéresse ici. Trouver, cartographier, raconter, dire les lieux et les agissements, participer au processus de la commémoration et de la construction des peuples, plus particulièrement du Québec.

On pourrait dire que le travail d’historien de M. Denis Vaugeois est celui du parcours d’un homme libre, entre autres des attaches universitaires et des querelles d’écoles, et qui va au-delà des sentiers battus tant dans son travail d’historien que dans son métier d’éditeur.

Coureur des bois à sa façon, il est à la recherche de nos histoires métissées avec les Indiens. Cartographe précis, il retrace les allées et venues françaises et européennes sur le vaste territoire d’Amérique. Presque dessinateur, lorsqu’il jalonne ses ouvrages d’une iconographie riche et séduisante. Explorateur, lorsqu’il découvre des sources historiques méconnues comme l’histoire des juifs en Nouvelle-France, ou l’affaire du sauf-conduit de 1790 qui est devenu traité, ou encore sur les traces de l’expédition Lewis et Clark jetant un autre regard sur la fondation des Etats-Unis. Pédagogue, lorsqu’il raconte et présente de façon complète et accessible l’histoire du Québec et du Canada pour nos enfants. Analyste critique enfin, il sait ramener l’analyse politique sur des sujets apparemment bien connus et contrôlés, comme son ouvrage sur les acteurs, les institutions et les frontières du Québec de 1792.

«  Tenace, il l’est de façon admirable… Il est ferme, inflexible, déterminé. Il observe, calcule et note. Il relève les plus petits détails… Qu’est ce qui l’anime? La soif de l’argent? C’est bien peu probable. La gloire? Il ne joue pas les humbles, mais, s’il soigne son image, il le fait certes pour la postérité, mais plus encore pour le roi et la France » (R. Litalien, D. Vaugeois (sous la direction), 2004, Champlain. La naissance de l’Amérique française, Nouveau Monde éditions, Septentrion, p10). Oui, c’est de  Samuel Champlain dont je parle. C’est ainsi que M. Denis Vaugeois le décrit dans l’introduction de son beau livre. M’en voudra-t-il de terminer sur une certaine ressemblance de caractère, de méthodes et de projets avec Champlain?

Si Samuel Champlain est tout à son projet de colonisation de la Nouvelle-France avec les qualités que l’on lui sait, pourrait-on dire alors que Denis Vaugeois est tout à son projet de redonner l’histoire aux Québécois amnésiques, parce que le futur se nourrit aussi du passé?