Prix Gérard-Parizeau 2003 – Histoire

Le lauréat du prix Gérard-Parizeau 2003 est Brian Young, professeur, département d’histoire Université McGill.

Brian Young

Originaire de Winnipeg, Brian Young a fait ses études universitaires à Toronto et à Kingston. Il commença sa carrière d’enseignant à l’Université du Vermont, puis vint à l’Université McGill en 1975. Auteur de cinq monographies, il a publié tour à tour Promoters and Politicians : the North-Shore Railways in the History of Quebec 1854-85 (1978), George-Etienne Cartier : Montreal Bourgeois (1981), In its Corporate Capacity : the Seminary of Montreal as a Business Institution, 1816-1876 (1986), The Politics of Codification: The Lower Canadian Civil Code of 1866 (1994), The Making and Unmaking of a University Museum: The McCord, 1921-1996 (2001). Il a publié en collaboration six autres ouvrages, dont A Short History of Quebec, une synthèse de l’histoire du Québec qui vient de connaître une troisième édition. Deux de ses ouvrages ont été traduits en français. Il est aussi l’auteur d’une vingtaine d’articles ou de chapitres dans des ouvrages collectifs.

L’historien Young a voué toute sa vie professionnelle à l’étude du passé québécois. Il a contribué de façon insigne à notre compréhension de la bourgeoisie montréalaise, de ses institutions et de sa culture. Par touches successives, il a dressé un portrait nuancé, intime et fascinant de cette classe dans ses rapports avec la communauté locale et nationale. Il a révélé les mécanismes par lesquels elle a imposé son pouvoir dans la gestion des affaires et des institutions politiques et culturelles. Ses travaux mettent en lumière les interactions entre le public et le privé, entre l’économie, le politique et le droit, entre la culture et la religion. Ainsi, dans son ouvrage sur le Séminaire de Montréal, Brian Young reconstruit les stratégies adoptées par les Sulpiciens pour adapter une institution seigneuriale au capitalisme industriel. Puis reprenant la question de la transition, il reconstitue le contexte et les enjeux qui président à l’élaboration du code civil de 1866, lequel constitue un compromis entre différentes élites, faisant coexister, entre autres, le paternalisme dans le droit familial et le libéralisme dans le droit des affaires. Ses recherches sur les familles McCord et Taschereau sont à l’image de ces relations entre les communautés anglophone et francophone qui ont façonné le visage du Montréal contemporain. Homme de terrain, fin connaisseur des archives privées, institutionnelles et publiques, il a su par ses écrits qui conjuguent l’art de la dentelle et l’art de la fresque reconstituer le tissu d’une société dont il montre la complexité et la modernité.

Brian Young a aussi été très actif au sein de diverses sociétés savantes telles que la Société historique du Canada, l’Institut d’histoire de l’Amérique française, le Groupe d’histoire de Montréal. Il a démontré à plusieurs occasions ses talents d’animateur hors pair. Les synthèses qu’il a préparées témoignent de son engagement dans la formation des étudiants et dans la promotion de la discipline historique auprès d’un large public.

Parmi les honneurs qui ont jalonné sa carrière, signalons le Prix Lionel-Groulx pour le meilleur ouvrage publié en 1986 en histoire québécoise et une invitation à la Chaire Standard Life en études canadiennes à l’Université d’Edimbourg. Il est titulaire depuis 2002 de la Chaire James McGill à l’Université McGill. Le Prix Gérard-Parizeau honore en Brian Young un chercheur original, prolifique, dont l’œuvre a marqué l’historiographie d’ici et a largement contribué à faire connaître l’histoire du Québec hors du Québec.